Le printemps arrivait sur Montréal, l’air se réchauffait donc peu à peu. Ce qui laissait place aux bourgeons. Bientôt, les arbres du bord du lac seront tous fleuris, pour le plus grand bonheur de Johnsee.
C’était au petit matin que le jeune homme s’était levé, voulant prendre les bourgeons en photo et pouvoir trainer seul, pieds nus dans l’herbe sans qu’on l’emmerde. Hé oui, le jeune homme n’aimait pas quand on le regardait, et au niveau élèves-photo, il était surement le seul à préférer les natures mortes que les mannequins tout enfariné de maquillage, donc ce n’était pas commun de voir quelqu’un se balader dans les jardins à prendre les fleurs en photo.
Il avait emprunté un appareil photo non-numérique à l’établissement. Il trouvait le résultat meilleur qu’avec un appareil numérique. La technologie et lui, ça ne faisait pas forcément bon ménage d’ailleurs…
Il se balada deux heures entières, les pieds nus dans l’herbe humide par la rosée du matin, jusqu’à voir une jeune fille se baigner dans le lac. Apparemment, l’école se réveillait petit à petit et il était grand temps de faire développer ses photos. Toutes ces photos seront pour un projet, pour son book plus précisément. Il voulait offrir un magnifique album photo à sa mère où de millions de fleurs de différentes familles. Il voulait prouver son talent à sa famille avant de conquérir cette école puis peut-être faire des photos pour de grands magasines ? Qui sait après tout…
Il retourna donc dans l’enceinte du bâtiment, laissant la belle blonde qui se baignait derrière lui. Ses pieds nus mouillés laissaient des traces boueuses dans les couloirs, mais à vrai dire, il s’en fichait. Tant pis, on les nettoierait un jour ou l’autre après tout, et puis sous un angle artistique, c’était réussis.
Il réussit à monter jusqu’au deuxième étage sans que personne remarque le manque de chaussure et entra dans la chambre noire à grande vitesse… Mais pour son plus grand malheur, quelqu’un y était déjà. L’affiche qui indiquait que quelqu’un était déjà présent ne lui avait pas sauté aux yeux… Et les deux petites secondes de lumière qui entrèrent dans la pièce réduire au néant le développement de photos du cher jeune homme qui s’y trouvait. « Vive le boulet que je suis… ! »

« - Hhm… Désolé pour l’intrusion. Je n’avais pas remarqué que tu étais là. »